Trois types d’anomalies cutanées peuvent être rencontrés : les modifications de la teinte
des téguments sans lésions cutanées, les lésions cutanées et les éruptions accompagnant certaines maladies infectieuses.

1. Les modifications de la teinte des téguments sans lésion cutanée
1.1. La pâleur : due :
— Soit à une vasoconstriction des petits vaisseaux, exemple la pâleur au cours de la
syncope.
— Soit à une diminution du nombre de globules rouges, c’est la pâleur de l’anémie.
1.2. L’érythème : est une coloration rouge, due à une vaso-dilatation des petits vaisseaux.
1.3. L’érythrose : est également une coloration rouge, due à une augmentation du nombre
de globules rouges encore appelée polyglobulie. L’érythrose prédomine au niveau des parties découvertes et siège au niveau de la peau et des muqueuses.
1.4. La cyanose : est une coloration bleutée des téguments et des muqueuses due à une
augmentation de l’hémoglobine réduite, supérieure à 5 g/100 ml dans le sang capillaire.
1.5. Les dyschromies : sont définies comme des variations de la richesse de la peau en
pigments.
1.5.1. Les hyperchromies sont des excès de mélanine; elles sont :
— Soit diffuses : c’est la mélanodermie réalisant un brunissement diffus des téguments
prédominant aux régions découvertes et aux régions normalement pigmentées et des taches ardoisées au niveau des muqueuses.
— Soit localisées : ce sont les taches pigmentaires :
— Le chloasma ou masque de grossesse.
— Les éphélides ou taches de rousseur qui sont des macules brunâtres.
— Les naevi : sont des taches pigmentaires le plus souvent congénitales s’accompagnant
d’une modification de la texture des téguments : ce sont les naevi pigmentaires. Les naevi
peuvent être également pileux ou vasculaires.
1.5.2. Les hypochromies : sont des défauts de mélanine ou leucodermies ; elles réalisent
une dépigmentation diffuse telle qu’elle est rencontrée dans l’albinisme par absence congénitale de pigment.
1.5.3. Les dyschromies mixtes : ce sont les leuco-mélanodermies où les taches hyperpigmentées voisinent avec des taches dépigmentées ; cette anomalie est réalisée au cours du
vitiligo.
1.6. Des colorations anormales peuvent être dues :
1.6.1. A l’accumulation de bilirubine au niveau de la peau : coloration jaune au cours de
l’ictère.
1.6.2. Au dépôt anormal de certains sels de métaux : coloration grisâtre après ingestion
prolongée de médicaments à base d’argent, d’or ou de bismuth.
2. Les lésions cutanées
Sont soit primaires, soit secondaires consécutives à des lésions primaires.
2.1. Les lésions primaires
2.1.1. La macule (fig. 2) est une tache réalisant une modification parcellaire de la teinte
des téguments sans modification de l’épaisseur ni de la consistance, dont le diamètre est
inférieur à 1 cm.
Elle peut être :
— Erythémateuse : de couleur rouge, s’effaçant à la vitro-pression.
— Purpurique : en rapport avec une extravasation du sang hors des capillaires, de couleur
rouge, ne s’effaçant pas à la vitro-pression, punctiforme ou lenticulaire, c’est une pétéchie;
elle peut être en stries, ce sont les vibices.
— Rouge sang comme la pétéchie, c’est la télangiectasie : qui est une ectasie des petits
vaisseaux dermiques s’effaçant à la vitro-pression.
— Pigmentaire : tache de rousseur, naevus plan.
2.1.2. La papule (fig. 3) : est une élevure cutanée, circonscrite de moins de 1 cm de
diamètre, solide, due à un infiltrât superficiel, qui guérit sans séquelles.
2.1.3. La vésicule : est une élevure circonscrite de la peau, de diamètre inférieur à 1 cm,
contenant une sérosité.
2.1.4. La bulle ou phlyctène (fig. 4) : possède les mêmes caractères que la vésicule, elle en
est différente par la taille qui est supérieure à 1 cm.
2.1.5. La pustule : est semblable à la vésicule et à la bulle, elle n’en diffère que par son
contenu purulent.

-La papule-La macule

— La vésicule— Le nodule

2.1.6. Le nodule (fig. 5) : est une masse solide qui siège dans l’hypoderme donc plus
profondément que la papule, son diamètre est inférieur à 1 cm ; la nouure a les mêmes caractères, mais son diamètre est supérieur à 1 cm. La nouure est l’élément caractéristique de
l’érythéme noueux.
2.1.7. Le kyste (fig. 6) : est une cavité remplie de liquide et située dans le derme ou
l’hypoderme.
2.1.8. La tumeur : est une néoformation cutanée de nature variable, bénigne ou maligne.
2.2. Les lésions secondaires
2.2.1. Les squames (fig. 7) : sont des lamelles épidermiques détachées de la couche cornée
elles sont caractéristiques du psoriasis.
2.2.2. Les croûtes (fig. 8) : représentent un exsudât desséché sur la peau, se voient au cours de l’impétigo.
2.2.3. Les fissures (fig. 9) : sont des déchirures ou fentes de l’épiderme.

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2.2.4. Une érosion ou exulcération (fig. 10) : est une perte partielle intéressant la couche
superficielle de la peau (épiderme) ou d’une muqueuse, elle guérit sans laisser de cicatrice.
2.2.5. Une ulcération (fig. 11 ) : est une zone où la perte de l’épithélium de la peau ou de la
muqueuse est totale, elle guérit en laissant une cicatrice indélébile.
3. Les éruptions cutanées accompagnant les maladies infectieuses appelées fièvres
éruptives L’éruption cutanée dans ce cas réalise un exanthème qui peut être précédé ou accompagné d’une éruption au niveau des muqueuses appelée énanthème. Les principales fièvres éruptives
sont :
3.1. La scarlatine : qui réalise une éruption érythémateuse diffuse faite de nappes rouges
confluentes sans intervalle de peau saine s’accompagnant d’une sensation de cuisson.
3.2. La rougeole est caractérisée par une éruption dite morbiliforme faite de macules :
taches rouges, irrégulières, inégales, non confluentes. Un énanthème caractéristique, le signe de Koplick, fait d’un semis de petits points blanchâtres saupoudrant une muqueuse jugale érythémateuse, précède l’exanthème.
3.3. La rubéole : réalise une éruption érythémato-maculeuse.
3.4. La varicelle : réalise une éruption vésiculeuse diffuse.
3.5. Le zona : réalise une éruption vésiculeuse localisée de topographie radiculaire ou
métamérique accompagnée de douleurs de même topographie.
3.6. La variole : à la phase d’état est caractérisée par une éruption pustuleuse.
Ainsi l’examen de la peau a une grande importance car il peut mettre en évidence des
anomalies qui peuvent amener au diagnostic précis d’une maladie.

La peau est formée de 3 couches :
1. L’épiderme : qui par sa couche cornée a une fonction de protection contre les agents
extérieurs micro-organismes, produits chimiques, rayons ultraviolets.
La mélanine que contient l’épiderme a une fonction de protection contre la pénétration des
rayons ultraviolets.
2. Le derme : possède plusieurs fonctions : il protège contre les traumatismes, il a une
fonction neurologique, car il contient les terminaisons nerveuses, enfin il joue le rôle de
réservoir d’eau et d’électrolytes.
3. L’hypoderme : est un réservoir de graisses, il joue le rôle d’un isolant thermique.
Les phanères sont des structures kératinocytaires, c’est-à-dire qu’elles proviennent de la
couche cornée; elles s’étendent de l’épiderme au derme où elles s’enfoncent; ce sont les ongles, les poils, les glandes sébacées et les glandes sudoripares. Ces glandes, par leur sécrétion, forment un film hydrolipidique qui protège la peau (fig. 1).

1. GÉNÉRALITÉS
Le corps comprend 4 secteurs principaux :
— Le tissu de soutien (squelette, tissu conjonctif).
— Le liquide extracellulaire.
— La masse active (muscles, parenchymes, cellules).
— Le tissu adipeux : qui représente 15 à 20 % du poids corporel chez l’homme et 25 à 30
% chez la femme. Ce secteur constitue l’essentiel des réserves énergétiques.
Ces secteurs sont entre eux en proportions définies, dont la somme représente le poids
corporel global.
Des variations portant sur chacun de ces secteurs peuvent modifier le poids corporel.
Le poids corporel d’un individu normal adulte est stable à 1 ou 2 kg prés.

L’examen de la peau est facile car il s’agit d’un organe accessible à la vue et au toucher. Cet examen devra intéresser systématiquement la peau, les muqueuses et les phanères : cheveux, poils et ongles.

Histologie de la peau et des annexes

L’examen de la peau comprend 3 temps : l’interrogatoire accompagnera l’inspection et la
palpation.

1. L’interrogatoire va s’attacher à préciser les points suivants :
— La date et le mode d’apparition des lésions.
— Les circonstances écologiques : notion d’un contage septique, d’application ou
d’ingestion médicamenteuse, d’exposition à certains agents physiques.
— Les particularités évolutives : évolution d’un seul tenant ou au contraire par poussées.
— La recherche de signes fonctionnels accompagnateurs :
· Douleur localisée à type de cuisson ou de brûlure, douleur de type névralgique,
telles qu’on peut les rencontrer au cours du zona (infection virale à tropisme neuroectodermique).

· Prurit : la recherche de la notion de prurit est fondamentale. En effet ce signe est à
la base de certaines classifications dermatologiques; c’est ainsi que l’on distingue :
— les dermatoses prurigineuses : exemple urticaire, eczéma;
— les dermatoses non prurigineuses : exemple psoriasis.

2. L’inspection : est le temps essentiel, elle doit obéir à 4 règles; elle doit être :
— Totale : le malade doit être entièrement dévêtu et l’examen doit concerner non seule
ment la peau en totalité, mais aussi les ongles, les poils et les cheveux.
— Préparée : après nettoyage de la peau.
— Bien éclairée : à la lumière du jour en s’aidant d’une loupe.
— Minutieuse : elle doit préciser la topographie, la dimension, la teinte, les contours, le
relief, le nombre et le mode de groupement des lésions. Elle va apprécier la couleur de la
peau et rechercher une anomalie.

3. La palpation
3.1. Lorsqu’il n’existe pas de lésion cutanée apparente : la palpation doit systématiquement
apprécier la souplesse, l’élasticité, la température, le degré de sécheresse ou d’humidité : par exemple au cours du myxoedème (insuffisance thyroïdienne) les téguments sont épaissis et secs, au contraire en cas d’hyperthyroïdie les téguments sont chauds et humides.
La palpation se fait avec la pulpe et avec la face dorsale des doigts pour mieux percevoir
les différences de température; entre le pouce et l’index pour apprécier l’épaisseur et la
souplesse de la peau. C’est ainsi qu’on recherche la persistance du pli cutané signant un état de déshydratation.
La palpation permet également d’apprécier l’état du tissu sous-cutané : le degré d’adiposité; l’existence d’oedèmes sous-cutanés par la recherche du signe du godet.
3.2. Lorsqu’il existe des lésions cutanées apparentes à l’inspection, la palpation renseigne
sur la consistance : induration ou souplesse de la base d’implantation, recherche de
l’adhérence aux plans profonds.
Par la vitro-pression, qui peut être remplacée par l’étirement de la peau entre le pouce et
l’index, on peut faire la différence entre une lésion érythémateuse s’effaçant à la vitro pression et une lésion purpurique qui ne s’efface pas.
Le grattage des lésions peut mettre en évidence l’existence de squames.

Elles sont nombreuses, elles seront déterminées grâce à l’interrogatoire, l’examen clinique
et des examens complémentaires : numération formule sanguine – hémoculture dosage des anticorps sériques (sérodiagnostics), et téléthorax.
1. Les causes infectieuses sont les plus nombreuses
II peut s’agir de maladies infectieuses bactériennes, virales, parasitaires ou mycosiques.
1.1. Parmi les maladies infectieuses bactériennes nous insisterons sur la fièvre typhoïde
à cause de sa fréquence et de l’importance de son diagnostic précoce. Elle évolue en 3 phases ou septénaires :
— Le premier septénaire ou phase de début est marqué par des :
· Signes fonctionnels : Céphalée – anorexie et constipation.
· Signes généraux : une fièvre d’installation progressive, élévation de 1 degré du
matin au soir avec rémission de un demi-degré du soir au matin pour atteindre 39-
40° à la fin du 1er septénaire.
· Signes physiques : fosse iliaque droite sensible et gargouillante. Le diagnostic de
certitude repose sur l’hémoculture.
— Le 2e septénaire ou phase d’état : est marqué par des :
· Signes fonctionnels :
— un tuphos : malade prostré, répondant mal aux questions;
— troubles digestifs : anorexie, surtout diarrhée : couleur ocre « jus de melon ».
· Signes généraux :
— fièvre en plateau à 40° ;
— pouls dissocié : 90 à 100/minute.
· Signes physiques :
— splénomégalie modérée;
— taches rosées lenticulaires siégeant à la partie haute de l’abdomen et la partie basse du
thorax ; ce sont des macules rosées de 2 à 3 mm de diamètre en règle peu nombreuses.
Le diagnostic de certitude repose sur l’hémoculture et sur le séro-diagnostic qui devient
positif à la fin de ce 2e septénaire.
— Au 3e ou 4e septénaire ou plus précocement après antibiotique, défervescence thermique en lysis : la fièvre diminue progressivement de 1 ° du soir au matin.
1.2. Le paludisme est l’infection parasitaire fébrile la plus couramment rencontrée. II
évolue en 2 phases :
— 1ère phase : paludisme de primo-invasion :
Le sujet présente une fièvre en plateau d’une durée de 4 à 5 jours.
— 2e phase : c’est la phase des accès palustres :
Le sujet pr sente des accés typiques : accés palustre de type tierce ou quarte qui volue en 3 stades :
• Frisson : le sujet éprouve une sensation de froid intense, il s’enfouit sous plusieurs
couvertures, la température est basse souvent inférieure à 36°, ce stade dure 30 minutes à 1 heure.
• Chaleur : le malade se réchauffe, la température atteint 40° à 41 °, le malade rejette ses
couvertures; le pouls est rapide; ce stade dure 2 à 4 heures.
• Sueurs : des sueurs profuses apparaissent, la température revient à la normale, cette phase se termine par l’émission d’urines foncées abondantes.
Le seul signe objectif retrouvé à l’examen clinique du malade est la splénomégalie de
volume modéré.
Le diagnostic repose dans tous les cas sur l’examen du frottis sanguin et de la goutte
épaisse.
2. Les causes non infectieuses
2.1. Les hémopathies : surtout leucémies aiguës et maladie de Hodgkin.
2.2. Les cancers.
2.3. Les maladies inflammatoires : collagénoses et rhumatismes inflammatoires.
Ainsi la fièvre est un symptôme important qui peut relever d’un grand nombre de causes
parmi lesquelles les maladies infectieuses restent de loin les plus fréquentes.

La fièvre est un motif fréquent de consultation. Selon la durée elle peut être de plusieurs types : brève : il s’agit d’un accès thermique ne dépassant pas 24 heures; elle peut durer quelques jours ou bien elle peut être prolongée, 3 semaines, parfois des mois. Son étude va reposer sur l’interrogatoire, l’étude de la courbe thermique et l’examen clinique.
1. L’interrogatoire : va essayer de préciser :
· Le mode de début :

— Aigu : ascension de la fièvre de 37° à 40° en quelques heures, débutant par un frisson
unique et prolongé; exemple la pneumonie.
— Progressif avec ascension de 0,5° par jour, le maximum thermique 40° étant atteint en 4 à 5 jours; exemple : la fièvre typhoïde (fig. 3).
— Insidieux, ne permettant pas de préciser le début exact.
· L’existence de symptômes évocateurs de l’affection causale : exemple la dysphagie
(angine) – une toux (pneumopathie) – brûlure mictionnelle (infection urinaire).
· L’évolution de cette fièvre dans le temps :
— Permanente.
— Par accès.
— Variations dans le nycthémère : fièvre matinale ou à l’opposé fièvre vespérale. Cette
évolution sera mieux précisée par l’étude de l’allure de la courbe thermique.

Ascension progressive de la fièvre. Fièvre en plateau

2. Etude de la courbe thermique :
Cette courbe thermique va être établie en reportant, sur la feuille de température, la
température du matin et du soir et mieux, si cela est possible, toutes les 3 heures. La courbe thermique peut prendre l’un des aspects évocateurs suivants :
a) Fièvre continue ou en plateau : elle est à 40° avec une faible rémission de 0,5° le
matin, se voit dans la fièvre typhoïde, les septicémies, le paludisme de primo-invasion (fîg.
4).
b) Fièvre rémittente quotidienne : la température du matin est sub-normale, elle s’élève à
39° ou 40° le soir, se voit dans les suppurations profondes (fig. 5).
c) Fièvre intermittente : accès de fièvre séparés par des intervalles d’apyrexie totale
régulièrement espacés.
1° C’est l’accès palustre qui évolue en 3 phases : frisson – chaleur (élévation thermique)
– sueurs; il réalise soit une fièvre de type tierce (1 accès fébrile le 1er, le 3e, le 5e jour…)
(fig. 6-1) soit une fièvre de type quarte (1 accès fébrile le 1er, le 4e, le 7e jour…) (fig. 6-2).
Fièvre rémittente. Fièvre tierce. Fièvre quarte.

2° L’accès pseudo-palustre : accès de fièvre séparés par des intervalles d’apyrexie
irrégulièrement espacés (cholécystite).
d) Fièvre ondulante : il s’agit de poussées thermiques à début et fin progressives en lysis
alternant avec des rémissions thermiques complètes; évoluant sur des semaines ou des mois (maladie de Hodgkin, Brucellose) (fig. 7).

Fièvre ondulante.

e) Fébricule : il s’agit d’un décalage thermique aux environs de 38° (tuberculose – hyperthyroïdie) (Fig. 8).

Fébricule.

f) Fièvre désarticulée ou fièvre hectique : est une fièvre prolongée à grandes oscillations.
3. L’examen clinique va rechercher, les signes accompagnateurs de la fièvre et des signes
évocateurs de Pédologie.
3.1. Signes accompagnateurs :
— Augmentation de la température cutanée.
— Accélération de la fréquence respiratoire.
— Accélération du pouls : le pouls est en rapport avec la température sauf dans la fièvre
typhoïde et les méningococcémies où il est dissocié.
— Signes de déshydratation : oligurie.
— Asthénie – amaigrissement.
3.2. Signes évocateurs de l’étiologie :
— Des troubles de la conscience : tuphos : fièvre typhoïde.
— Un exanthème : éruption cutanée morbiliforme : rougeole; taches rosées lenticulaires
fièvre typhoïde.

1. Les mécanismes de la fièvre
1.1. Le coup de chaleur : lorsque la température ambiante s’élève anormalement le
mécanisme régulateur de la thermolyse est dépassé, il y a apparition de fièvre.
1.2. L’hyperthyroïdie : la fièvre est due à l’augmentation du métabolisme de base donc à
l’augmentation des combustions.
1.3. Certaines maladies du système nerveux : par l’atteinte du centre régulateur situé
dans le troisième ventricule (encéphalite ou tumeur) s’accompagnent de fièvre.
1.4. Les maladies infectieuses : on pense que ce sont les substances pyrogènes d’origine
microbienne qui agissent directement sur le thermostat central en modifiant le niveau de la régulation thermique.
2. La thermo-régulation au cours de la fièvre
Lorsque la température du thermostat est réglée à une valeur plus élevée par exemple 40° au lieu de 37°, l’organisme réagit comme s’il était placé dans une enceinte dont la température ambiante serait basse ; les mécanismes régulateurs de thermogenèse sont donc mis en Jeu pour amener la température corporelle à ce nouveau niveau : vasoconstriction cutanée, frisson, augmentation du métabolisme cellulaire.
d’où apparition de la sudation.
Ceci est parfaitement illustré dans la fièvre observée au cours de l’accès palustre qui se
déroule en quelques heures : l’ascension thermique brutale et élevée est précédée d’un frisson et d’une sensation de froid intense qui amène le sujet à se couvrir de plusieurs couvertures (thermogenèse); puis lorsque la fièvre est installée le sujet ressent une sensation de chaleur intense et dans les heures qui suivent la défervescence a lieu et le sujet présente une transpiration très abondante (thermolyse) d’où la succession en quelques heures de la classique triade : frisson – chaleur – sueur.
3. Les conséquences de la fièvre
— Augmentation du métabolisme cellulaire : d’où augmentation de la fréquence et du débit cardiaque.
— Hypercatabolisme protidique : d’où amaigrissement.
— Déperdition hydrique : donc risque de déshydratation.
— Si la température s’élève à 41 ° risque de convulsions. Ces convulsions sont surtout
fréquentes chez l’enfant chez lequel elles apparaissent pour un seuil d’autant plus bas que
l’enfant est plus jeune.

1. La température normale
Au repos la température normale est de 37 °C en moyenne; elle subit des variations
nycthémérales de 1 °C du matin au soir; elle est de 36,5 °C le matin et de 37,5 °C le soir (fig.
2).
Courbe thermique au cours du cycle menstruel2. Variations physiologiques

Certains facteurs peuvent induire des variations de la température chez le sujet normal :
2.1. L’effort : entraîne une élévation de température de plusieurs dixièmes de degré; après un effort musculaire intense la température peut atteindre 39 °C. D’où la règle de ne prendre la température qu’après 30 minutes de repos.
2.2. Le cycle menstruel : chez la femme la température varie au cours du cycle menstruel : on mesure la température chaque matin avant le lever.
— Du 1er au 13e jour du cycle menstruel la température est à 36,5°C.
— A partir du 14e jour du cycle qui correspond à la ponte ovulaire la température s’élève de 2 à 3 dixièmes de degré et revient à son chiffre antérieur le 1er jour des régies (fig. 1).

3. La régulation thermique :
Courbe de température normale

Chez le sujet normal la température centrale reste à peu prés constante aux environs de 37 °C grâce à un équilibre constant entre la quantité de chaleur produite (thermogenése) et la quantité de chaleur perdue (thermolyse) par l’organisme; l’homme est un homéotherme. Cette régulation thermique équilibrée n’existe pas chez le nourrisson dans les premières semaines de la vie d’où la nécessité de surveiller la température ambiante au cours de cette période de la vie.

3.1. La thermogenèse : dans l’organisme la chaleur est produite par la combustion des
glucides, des lipides et des protides apportés par l’alimentation.
Cette combustion est sous la dépendance de certaines hormones : hormones thyroïdienne et hypophysaire ; elle est également augmentée par l’activité musculaire volontaire ou
involontaire : par exemple le frisson.
3.2. La thermolyse : l’organisme perd de la chaleur par rayonnement qui entraîne une perte de chaleur proportionnelle à la température cutanée et par évaporation qui se fait par perspiration cutanée et pulmonaire et surtout par transpiration.
3.3. Les mécanismes de la régulation thermique seront mis enjeu lors des variations de la
température ambiante :
· Si la température ambiante s’abaisse : l’organisme p0ut augmenter sa production de
chaleur ou thermogénèse par :
• l’activité musculaire volontaire;
• l’activité musculaire involontaire : le frisson ;
• l’augmentation des sécrétions hormonales hypophysaires et thyroïdiennes et diminuer sa déperdition de chaleur par vasoconstriction cutanée.
· Si la température ambiante s’élève l’organisme peut augmenter sa déperdition de
chaleur ou thermolyse par :
• la vasodilatation cutanée;
• la transpiration cutanée ;
• la polypnée.
3.4. Les centres régulateurs : il existe des récepteurs thermiques localisés au niveau de la
surface corporelle qui envoient leurs impressions sensitives au centre régulateur situé dans le plancher du troisième ventricule qui joue le rôle de thermostat.

On désigne par fièvre toute élévation de la température centrale au-dessus de la normale :
c’est-à-dire au-dessus de 37 °C le matin et au-dessus de 37,5 °C le soir.
La température centrale correspond à la température rectale ou encore à la température
buccale (seule utilisée dans les pays anglo-saxons). La température cutanée est plus basse que la température centrale d’où la règle de bannir la prise de la température au niveau du creux axillaire.
La prise de température doit être effectuée matin et soir tous les jours à la même heure
chez les malades alités, chez les autres sujets elle doit être prise le matin avant le lever et le
soir après une demi-heure de repos absolu, avant le repas.

sont des états aigus. Ils sont dus à une diminution
brutale du secteur liquidien extracellulaire, parfois associée à une diminution du secteur
liquidien intracellulaire.
2.2.1. La déshydratation extracellulaire : elle est en rapport avec une perte d’eau et de
sodium, elle s’accompagne d’une hypovolémie.
· Etude clinique : la déshydratation extracellulaire se reconnaît sur les signes
suivants :
• La peau perd son élasticité normale, lorsqu’on pince la peau entre le pouce et l’index elle garde le pli ; ce signe se recherche à la face interne des cuisses et dans la région sous-claviculaire.
• Hypotonie des globes oculaire qui paraissent enfoncés dans les orbites; les yeux sont cernés.

• Hypotension artérielle et tachycardie.
• Oligurie.
• Perte de poids.
· Les causes :
• Par fuite rénale : du fait d’une polyurie avec une natriurèse élevée supérieure à 2 g par
jour : insuffisance rénale chronique.
• Par pertes digestives, vomissements et ou diarrhée, la natriurèse sera alors basse,
inférieure à 500 mg par jour.
2.2.2. La déshydratation intracellulaire : elle est rarement isolée; le plus souvent elle est
associée à des signes de déshydratation extracellulaire. Elle se reconnaît sur les signes
suivants :
• Soif intense.
• Sécheresse des muqueuses qui se recherche au niveau de la muqueuse jugale.
• Polypnée, fièvre.
• Troubles de la conscience.
• Perte de poids importante.
2.2.3. La déshydratation globale : on retrouve des signes de déshydratation extracellulaire et intracellulaire. Elle se voit en cas de pertes digestives importantes.