Trois types d’anomalies cutanées peuvent être rencontrés : les modifications de la teinte
des téguments sans lésions cutanées, les lésions cutanées et les éruptions accompagnant certaines maladies infectieuses.
1. Les modifications de la teinte des téguments sans lésion cutanée
1.1. La pâleur : due :
— Soit à une vasoconstriction des petits vaisseaux, exemple la pâleur au cours de la
syncope.
— Soit à une diminution du nombre de globules rouges, c’est la pâleur de l’anémie.
1.2. L’érythème : est une coloration rouge, due à une vaso-dilatation des petits vaisseaux.
1.3. L’érythrose : est également une coloration rouge, due à une augmentation du nombre
de globules rouges encore appelée polyglobulie. L’érythrose prédomine au niveau des parties découvertes et siège au niveau de la peau et des muqueuses.
1.4. La cyanose : est une coloration bleutée des téguments et des muqueuses due à une
augmentation de l’hémoglobine réduite, supérieure à 5 g/100 ml dans le sang capillaire.
1.5. Les dyschromies : sont définies comme des variations de la richesse de la peau en
pigments.
1.5.1. Les hyperchromies sont des excès de mélanine; elles sont :
— Soit diffuses : c’est la mélanodermie réalisant un brunissement diffus des téguments
prédominant aux régions découvertes et aux régions normalement pigmentées et des taches ardoisées au niveau des muqueuses.
— Soit localisées : ce sont les taches pigmentaires :
— Le chloasma ou masque de grossesse.
— Les éphélides ou taches de rousseur qui sont des macules brunâtres.
— Les naevi : sont des taches pigmentaires le plus souvent congénitales s’accompagnant
d’une modification de la texture des téguments : ce sont les naevi pigmentaires. Les naevi
peuvent être également pileux ou vasculaires.
1.5.2. Les hypochromies : sont des défauts de mélanine ou leucodermies ; elles réalisent
une dépigmentation diffuse telle qu’elle est rencontrée dans l’albinisme par absence congénitale de pigment.
1.5.3. Les dyschromies mixtes : ce sont les leuco-mélanodermies où les taches hyperpigmentées voisinent avec des taches dépigmentées ; cette anomalie est réalisée au cours du
vitiligo.
1.6. Des colorations anormales peuvent être dues :
1.6.1. A l’accumulation de bilirubine au niveau de la peau : coloration jaune au cours de
l’ictère.
1.6.2. Au dépôt anormal de certains sels de métaux : coloration grisâtre après ingestion
prolongée de médicaments à base d’argent, d’or ou de bismuth.
2. Les lésions cutanées
Sont soit primaires, soit secondaires consécutives à des lésions primaires.
2.1. Les lésions primaires
2.1.1. La macule (fig. 2) est une tache réalisant une modification parcellaire de la teinte
des téguments sans modification de l’épaisseur ni de la consistance, dont le diamètre est
inférieur à 1 cm.
Elle peut être :
— Erythémateuse : de couleur rouge, s’effaçant à la vitro-pression.
— Purpurique : en rapport avec une extravasation du sang hors des capillaires, de couleur
rouge, ne s’effaçant pas à la vitro-pression, punctiforme ou lenticulaire, c’est une pétéchie;
elle peut être en stries, ce sont les vibices.
— Rouge sang comme la pétéchie, c’est la télangiectasie : qui est une ectasie des petits
vaisseaux dermiques s’effaçant à la vitro-pression.
— Pigmentaire : tache de rousseur, naevus plan.
2.1.2. La papule (fig. 3) : est une élevure cutanée, circonscrite de moins de 1 cm de
diamètre, solide, due à un infiltrât superficiel, qui guérit sans séquelles.
2.1.3. La vésicule : est une élevure circonscrite de la peau, de diamètre inférieur à 1 cm,
contenant une sérosité.
2.1.4. La bulle ou phlyctène (fig. 4) : possède les mêmes caractères que la vésicule, elle en
est différente par la taille qui est supérieure à 1 cm.
2.1.5. La pustule : est semblable à la vésicule et à la bulle, elle n’en diffère que par son
contenu purulent.
2.1.6. Le nodule (fig. 5) : est une masse solide qui siège dans l’hypoderme donc plus
profondément que la papule, son diamètre est inférieur à 1 cm ; la nouure a les mêmes caractères, mais son diamètre est supérieur à 1 cm. La nouure est l’élément caractéristique de
l’érythéme noueux.
2.1.7. Le kyste (fig. 6) : est une cavité remplie de liquide et située dans le derme ou
l’hypoderme.
2.1.8. La tumeur : est une néoformation cutanée de nature variable, bénigne ou maligne.
2.2. Les lésions secondaires
2.2.1. Les squames (fig. 7) : sont des lamelles épidermiques détachées de la couche cornée
elles sont caractéristiques du psoriasis.
2.2.2. Les croûtes (fig. 8) : représentent un exsudât desséché sur la peau, se voient au cours de l’impétigo.
2.2.3. Les fissures (fig. 9) : sont des déchirures ou fentes de l’épiderme.
2.2.4. Une érosion ou exulcération (fig. 10) : est une perte partielle intéressant la couche
superficielle de la peau (épiderme) ou d’une muqueuse, elle guérit sans laisser de cicatrice.
2.2.5. Une ulcération (fig. 11 ) : est une zone où la perte de l’épithélium de la peau ou de la
muqueuse est totale, elle guérit en laissant une cicatrice indélébile.
3. Les éruptions cutanées accompagnant les maladies infectieuses appelées fièvres
éruptives L’éruption cutanée dans ce cas réalise un exanthème qui peut être précédé ou accompagné d’une éruption au niveau des muqueuses appelée énanthème. Les principales fièvres éruptives
sont :
3.1. La scarlatine : qui réalise une éruption érythémateuse diffuse faite de nappes rouges
confluentes sans intervalle de peau saine s’accompagnant d’une sensation de cuisson.
3.2. La rougeole est caractérisée par une éruption dite morbiliforme faite de macules :
taches rouges, irrégulières, inégales, non confluentes. Un énanthème caractéristique, le signe de Koplick, fait d’un semis de petits points blanchâtres saupoudrant une muqueuse jugale érythémateuse, précède l’exanthème.
3.3. La rubéole : réalise une éruption érythémato-maculeuse.
3.4. La varicelle : réalise une éruption vésiculeuse diffuse.
3.5. Le zona : réalise une éruption vésiculeuse localisée de topographie radiculaire ou
métamérique accompagnée de douleurs de même topographie.
3.6. La variole : à la phase d’état est caractérisée par une éruption pustuleuse.
Ainsi l’examen de la peau a une grande importance car il peut mettre en évidence des
anomalies qui peuvent amener au diagnostic précis d’une maladie.
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